Les pilules bleues

Les pilules bleues.

Une longue absence (pour cause de vacances et d’absence de scanner) donc je vous offre ceci :

Les pilules bleues c’est probablement la BD que j’emmènerais sur une île déserte…

C’est une histoire dense.
C’est d’abord l’histoire d’une rencontre iréelle. Un homme et une femme entièrement absorbés l’un par l’autre. Ignorant du monde. Pas un coup de foudre, non. Plutôt un moment doux et au fur et à mesure tout le reste s’efface…

Elle est séropositive. Pas lui

Alors cette BD traite aussi de notre rapport à la maladie. Pas son rapport à elle. Non Peeters n’est pas en elle il ne se permet de dire ce qu’elle pourrait ressentir cela est trop intime. La peur que la maladie génère. Le traitement scientifique, lointain, détaché. Notre incapacité à « avouer » aux autres sa maladie ou celle de ses proches. Comment lui, amoureux, la perçoit il ? Comment en parle t’il à ses proches? Comment le corps médical leur parlent ? En somme comment interagissons nous avec nos proches atteints ? Il ne s’agit aucunement d’une leçon, mais d’un point de vue, d’un ressenti. Point.



Ajoutons y la problématique du fils. Elle est séropositive. Son fils aussi. Comment lui va t’il vivre sa maladie ? Quelle enfance aura t’il ? Et surtout quel rapport aura t’il avec Fred le nouvel homme de sa mère ? Le sujet est effleuré la aussi de manière très tendre et sans jugement (notamment sur le père biologique). Quelle place attribue t’on à ce père de substitution lorsque l’on a moins de 5 ans ? A cet homme qui nous vole nos mère ?

Pour terminer , un mammouth ( ???) qui cite du Oscar Wilde, Epictète, Auguste Comte et … Burt Reynolds. Il agira comme la conscience de notre amoureux.

En somme une Bd en forme de questionnement, sans jugements non réfléchis, Un trait très simple et en même temps très travaillé. Fred Peeters (pas ailleurs un passionné de BD avec qui peu peuvent rivailiser) réalise un album dense et particulièrement bien construit. On lui doit aussi Lupus une fresque amoureuse et aventureuse rare. Tout cela est paru chez Atrabile. Ca s’achète comme toujours à Paris, Lyon ou ailleurs.



Vous pouvez écouter avec n'importe quelle chanson qui vous a fait réfléchir un peu. Pour moi un "Quand on y pense" de Kent (sur enfin seuls) pour la réflexion, et "Follow me" de Sarah Bettens pour l'abandon.

Inutilement votre