samedi 16 décembre 2006

Le testament du docteur Weiss






Un contraste d’abord. Une couverture blanche, pâle, des couleurs presque passées. Un intérieur avec des couleurs parfois chaudes presque à l’oppose de ce que promettait la couverture.
A
Une première des maisons tordues, une atmosphère très fortes.

Des personnages ciselés (un dessin qui n’est d’ailleurs pas très loin d’Ibicus de Rabaté).

Un personnage énigmatique. Est il tendre, est il cynique ? Une femme. Innocente.

Une histoire sombre. Un héritage et un monstre en cavale et des convoitises.
On retiendra le talent de deux auteurs qui autour d’une histoire « classique » réussisse à imposer une identité forte, une atmosphère rare.

On retiendra également le carnet d’esquisse superbe à l’encre de chine (pinceau et plume je crois).

Par contre la page de pub en dernière page c’est bof. Je ne connais pas cette maison d’édition (un bon point pour l’album, un mauvais pour la pub moche).

Une fin. Et pourtant on lit « Les carnets de Georg Weiss ». Pourvu que ça recommence.

A écouter en accompagnement :
Christian Kjellvander Words in the wires. Pour l’atmosphère inquiétante des premiers accords et la nostalgie douce. (ça s’écoute ici).
C'est de Clod (à qui on doit aussi ceci que j'aime beaucoup) et Frébourg chez petit à petit.
Comme toujours ça s'achète dans pleins de supers petites librairies ou .

jeudi 7 décembre 2006

Amoureux de Paris


Depuis plusieurs années on me fait remarquer régulièrement que la campagne ou même la banlieue c’est mieux c’est plus calme, plus sain ou moins agressif.

Je n’ai jamais réussi à faire comprendre aux gens que mon amour de paris n’était ni un rejet du reste, ni un sentiment de supériorité. Non j’aime cette ville pour ce qu’elle est en dehors de toute autre considération. Ce n’est pas pour les douze milles, quinze milles théâtres (chiffres surréalistes et surévalués pour les besoins de l’article), ni pour le boulot, ni pour les possibilités d’études. Je ne pense pas que les autres villes soient trop petites ou ceci ou cela ; Non, j’aime paris. J’aime certaines petites places, j’aime la traverser de nuit avec de la musique douce dans les oreilles et croiser trois noctambules solitaires. J’aime l’odeur, les terrasses de certains cafés et le charme fou, le fait de découvrir des coins que je ne connaissais pas assez régulièrement. J’aime avoir des surprises (les éléphants de pierre sur les murs). J’aime traverser le Luxembourg embrumé à sept heures du matin quand il vient d’ouvrir. J’aime découvrir et tomber amoureux d’un lieu que je ne connaissais pas alors que j’y vis depuis toujours.

Alors vous imaginez bien que Les chroniques d’un pigeon parisien ne pouvaient que me plaire.
Evidemment il s’agit de l’histoire d’un petit pigeon différent et qui se pose des questions :

Quel trace laissera t’il ?

Qu’est-ce qui le différencie de ses congénères ?

Au gré de ces pérégrinations il va rencontrer les personnages incontournables de la vie parisienne : Le bonhomme blanc de MESNAGER (que l’on peut aussi rencontrer à la pension Charles DUFFOUR de Ouagadougou… si, si) le bonhomme noir de NEMO qui ont peur d’être effacés. Mais aussi les Space Invaders en quête perpétuelle (quête qui me permet maintenant de sourire à chaque fois que j’en croise un). Et enfin son meilleur ami le chat jaune au grand sourire. Celui qui bénit certaines écoles parisiennes et qui me sourit le matin dans le métro et le soir quand je ferme mes volets. Tous ces personnages issus de l’art urbain.

C’est une histoire un peu parisienne mais surtout une réflexion sur ce qui restera de nous et sur notre spécificité dans la ville.

Et en plus c’est écrit par une jeune fille qui s’appelle POME BERNOS et c’est un joli nom. On pourrait aussi dire que son dessin est assez simple et néanmoins charmant. Que cet univers nous donne envie de nous balader et de voir cette ville vivre ; Il nous donne aussi envie de se frotter au monde, de faire des rencontres et de découvrir de nouveaux univers ;
Loin de ma ville ?
Pourquoi pas.

(d’ailleurs le pigeon parisien se serait exporté à New York mais je n’ai pas lu ça. Des avis ?)

En accompagnement :
Depuis toujours de Louise Attaque (sur A plus tard crocodile,) pour le coté rêveur et le coté parisien de ce groupe (si, si).

C’est publié chez Atmosphères et en vente partout.

samedi 2 décembre 2006

A la lettre près

Vous êtes vous déjà écrit une lettre ?

Un jour un homme écrit. Il est jeune il écrit à l’adulte qu’il deviendra. Il lui écrit ses doutes, ses peurs de devenir cynique ou de perdre ses valeurs.

Il lui dit « ne deviens pas ainsi s’il te plait ».

Et il la donne à la femme qu’il aime.

Il se dit qu’elle sera toujours dans sa vie dans 20 ans et il aime cette idée

Et puis les années passent, les femmes et les idéaux aussi. Et voici notre valeureux héros qui se retrouve face à cette femme et face à cette lettre.

Cyrille POMES nous invite à ce voyage vers notre futur. Qu’attendons nous de nous ? Que voulons nous ? Quel compromis ferons nous ? Ces compromis sont ils condamnables ?

Peut-être oui peut-être non.

On alterne les moments drôles et les crises existentielles. Comme dans la vrai vie.

Les dessins sont carrés. Deux couleurs et du noir suffisent. Cette histoire est faite de contraste. Cet homme est fait de contraste. Tiraillés entre deux identités.


Je n’ai pas quarante ans.

Je n’ai pas encore perdu trop d’idéaux.

Mais j’ai écris une lettre.

Je l’ai donné à mon chat. Il me la rendra le moment venu.

Pour l’accompagnement un Miossec pour les thèmes (on était tellement de gauche) et le coté acide. Ou bien si vous préférez une douceur choisissez un I do de Jude pour les regrets amoureux.

Ca s'achète à Paris, à Lyon et sur le net.